Armand Barbès

Armand Barbès (Sigismond, Auguste) est né le 18 septembre 1809 à Pointe-à-Pitre, et mort le 26 juin 1870 à La haye (Pays-Bas). Homme politique et républicain très actif opposant à la Monarchie de Juillet, il est resté dans l’histoire comme le modèle du « révolutionnaire romantique » du 19e siècle. Ses admirateurs le surnommèrent « le conspirateur hors-pair » et le « Bayard de la Démocratie ».

Fils de médecin militaire en poste dans l’île de la Guadeloupe depuis 1801, il retourne avec sa famille à Carcassonne, à la chute de l’Empire. Il y passera la plus grande partie de son enfance, et étudiera au collège de Sorèze de 1824 à 1827.

En 1830, à l’âge de 20 ans, il prend la tête du bataillon de la Garde Nationale et participe aux émeutes des « Trois Glorieuses », qui déstabiliseront le pouvoir du roi Charles X. L’année suivante, il gagne Paris pour y entreprendre des études de médecine, mais se dirigera finalement vers le droit, ne supportant pas la vue du sang. Héritier d’une fortune considérable à la mort de ses parents, il se voit entièrement libre de se consacrer à son voeu le plus cher, le renversement de la Monarchie de Juillet. Il adhère à la « Société des Droits de l’Homme » (société républicaine à tendance Jacobine), dont la participation aux émeutes de 1834 lui vaut une première arrestation. Libéré en 1835, il assume la défense des 164 prévenus arrêtés pendant la révolte, et prète main-forte à l’évasion de Sainte Pélagie de 28 d’entre eux.

La formation de deux éphémères sociétés secrètes, la « Société des Vengeurs » et la « Société des Familles », marque le début d’une complexe collaboration avec Auguste Blanqui. Incarcérés ensemble en 1836, puis libérés, ils fondent la « Société des Saisons », et préparent avec Martin Bernard l’Insurrection de 1839.
La rédaction de la brochure de cette société républicaine à dominante prolétaire, « Quelques mots à ceux qui possèdent en faveur des Prolétaires sans travail », constitue l’unique apport d’Armand Barbès à la littérature révolutionnaire. Le 12 mai 1839, 400 insurgés occupent l’Assemblée, l’Hôtel de Ville et le Palais de Justice. Le coup d’état sera un échec, et Barbès, condamné à mort, sera gracié par l’intervention en sa faveur de Victor Hugo. Cette défaite met un point final à l’association entre Barbès et Blanqui, fait qui contribuera ultérieurement à diviser l’action de la gauche.

Libéré en 1848 par la Seconde République, il se rapproche des révolutionnaires modérés. Sous l’influence de Lamartine il constitue le « Club de la Révolution », qui fera constamment barrage à la « Société Républicaine Centrale » menée par Blanqui.

Élu à l’extrême gauche de l’hémicycle lors de l’Assemblée Constituante du 23 avril 1848, il y représentera le département de l’Aude. De très courte durée, sa carrière parlementaire prend fin le 15 mai lors de l’invasion de l’Assemblée par des manifestants pour la libération de la Pologne, à la tête desquels se trouve Blanqui. C’est très certainement animé d’un esprit de revanche et de compétition, selon différents historiens et biographes, que Barbès détournera l’émeute vers l’Hôtel de Ville, où sera proclamée une nouvelle république, plus radicale. Arrêté par la Garde Nationale, jugé coupable de tentative de renversement du gouvernement et d’excitation à la guerre civile, il est condamné à la déportation et l’emprisonnement à vie par la Haute Cour de Justice de Bourges en avril 1849.

Gracié par Napoléon III en 1854, il ne reviendra jamais en France et se désintéressera de la vie politique, préférant s’exiler volontairement à La Haye, où il mourra le 26 juin 1870.

Armand barbès aura connu les prisons de Louis-Philippe, de la Seconde République, et du Second Empire.



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