Constant Sorin (Louis, Sylvain) est né le 27 juillet 1901 à Landerneau et mort à Neuilly le 20 janvier 1970.
Militaire et admninistrateur civil, il fut Gouverneur de la Guadeloupe de 1940 à 1943. Personnalité controversée et diversement appréciée en raison de sa participation à l’administration du pouvoir de Vichy, il demeure associé pour la population de l’île, au souvenir d’une période de privations alimentaires.
Issu de la petite bourgeoisie bretonne et vendéenne, il étudie au lycée de Morlaix, puis, après une licence en Droit, prépare l’École Navale. Une grave fièvre cérébrale lui fait renoncer à son projet initial, et il est finalement reçu à l’École Spéciale Militaire de Saint Cyr à l’âge de 21 ans. Il sera instructeur de cette même institution en 1923 et 1924, puis de 1929 à 1931. De 1924 à 1928, il sert aux Formations Méharistes Sahariennes, avant d’obtenir son brevet d’État Major de l’École Supérieure de Guerre en 1934.
Attiré par l’Outre-Mer, il présente avec succès en 1936 le concours de l’Inspection des Colonies, et démissione de l’armée. Diverses missions de contrôle financier et d’admninistration lui seront confiées en Afrique Occidentale et Afrique Équatoriale Française en 1937 et 1938; c’est à cette époque qu’il recevra la distinction de Chevalier de la Légion d’Honneur.
Lors de la mobilisation de 1939, il est affecté aux Affaires économiques du Ministère des Colonies en tant que directeur-adjoint, avant d’être nommé Gouverneur de la Guadeloupe par Georges Mandel (alors Ministre des Colonies) en 1940, fonctions qu’il exercera jusqu’en juillet 1943.
Durant son administration de l’île, il se lancera dans une politique restée dans les mémoires comme « l’Effort Guadeloupéen », basée sur la poursuite de l’autosuffisance. Plusieurs arrêtés furent pris pour soutenir ce programme, parmi lesquels on peut citer l’interdiction de l’abattage d’arbres fruitiers. Il cherchera à convaincre les propriétaires terriens de la nécessité de la culture vivrière, et à les pousser au développement de la production locale. Dans les faits, les résultats matériels furent plutôt médiocres et la politique de Sorin fut peu suivie par les grands producteurs, plus enclins à la spéculation. Elle ne suffit pas à pallier l’effet du blocus total de 1943, ni le manque de produits importés. Les courbes démographiques de l’époque attestent des souffrances vécues par les Guadeloupéens.
Les Gaullistes ayant pris possession des Antilles, il se voit rapatrié en France Métropolitaine en novembre 1943. À la Libération il retourne à la carrière militaire, et participe à la Campagne d’Alsace et d’Allemagne sous les ordres du Général Valluy. Affecté à l’état-major du Général Leclerc en juillet 1945, il débarquera en Indochine pour y rester jusqu’en avril 1948. Démobilisé, il se consacrera ensuite exclusivement à l’agro-alimentaire, exercera quelques mois au Comité Interprofessionnel du Rhum, avant de partir pour Madagascar comme délégué du Groupement d’Achat des Produits Oléagineux.
Définitivement de retour en France en 1952, il deviendra conseiller technique au Bureau d’Études pour la Production Agricole dans les T.O.M, puis président du Syndicat Général des Producteurs de Sucre des Antilles Françaises.
Il s’ éteindra à l’hôpital de Neuilly le 20 janvier 1970.
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