En Guadeloupe et dans toutes les Antilles, béké est un substantif aussi bien qu’un adjectif, on parlera d’un béké pour une personne tout comme on pourra parler de population békée ou de culture békée.
Les békés sont les descendants des premiers colons, ces nobles qui se sont installés aux Antilles au XVIIe siècle pour y redorer leur blason ou sur ordre du roi. Ils ont d’abord été appelés « créoles », mais ce terme aujourd’hui est compris inversement comme désignant la population noire des Antilles. Plusieurs étymologies sont avancées pour expliquer ce terme, dont certaines paraissent fantaisistes : les « blancs des quais » qui contrôlaient le départ des marchandises en provenance de leur plantation, ceux qui disaient souvent « Eh bien quoi ? », abréviation de blanc-créole (BK), ou un mot bien réel du langage igbo du Nigéria signifiant « blanc ».
Les békés, c’est-à-dire les planteurs, les « maîtres-case » représentent actuellement 1% à 2% de la population des Antilles. Les quelques-uns qui subsistent en Guadeloupe descendent de ceux qui ont échappé à la guillotine de la révolution sans avoir eu besoin de se réfugier hors du territoire français : en Suède, sur l’île Saint-Barthélémy ou en Angleterre sur l’île Saint-Martin et à la Martinique.
Il ne faut pas confondre le béké avec le blanc-pays dont la famille est présente aux Antilles depuis plusieurs générations sans descendre des premiers colons. Il s’agit par exemple de descendants de « petits-blancs » (ou « blancs-goyaves ») soldats, marins, jeunes-gens venus chercher une meilleure situation qu’en métropole et qui se sont employés comme ouvriers (les « engagés » qui avaient un contrat de 36 mois) contremaîtres ou commandeurs (gérants) de plantation, ou des quelques mieux lotis installés comme commerçants, enseignants, notaires, avocats ou médecins. L’exil aux Antilles était aussi un choix offert aux repris de justices de différents milieux, hommes ou femmes, en alternative à la prison ou à la mort. Certains blancs-pays descendent aussi d’Anglais ou de Hollandais lassés de migrer d’île en île au gré des conquêtes ou des tractations diplomatiques.
Les blancs-pays les plus anciens sont souvent, de nos jours, appelés abusivement békés. Mais parmi eux les planteurs sont une minorité en Guadeloupe. La plupart sont des petits entrepreneurs, de simples employés on y compte aussi des chômeurs.
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