Ernest Pépin est né le 25 septembre 1950 à Castel-Lamentin. Écrivain, essentiellement poète et romancier, il est également l’auteur de nouvelles et d’ouvrages pour la jeunesse. Considéré comme l’une des voix majeures de la Guadeloupe, il puise son inspiration dans son île natale, et constitue l’une des figures de proue d’une créolité qui ne doit pas selon lui, se centrer sur elle même, mais « assumer les différentes origines qui l’ont construite ». Par son approche moderne de l’identité et sa revendication de cultures multiples, il marque la littérature caribéenne.
D’abord enseignant de français, il devient critique littéraire et animateur d’émissions sur France 3, puis consultant à l’Unesco. À partir de 1985, il est successivement Chargé de Mission au Cabinet du Conseil Général de Guadeloupe, Directuer Adjoint du Cabinet du Président du Conseil Général, avant de devenir Directeur des Affaires Culturelles du Conseil Général de Guadeloupe, en 2001.
Très tôt, il ressent le goût et la passion de la lecture et de l’écriture. Il l’évoquera longuement dans une autobiographie haute en couleur, dans laquelle il revient sur son passé et ressuscite son enfance, « La coulée d’or » (Gallimard, 1995) La Guadeloupe et les Guadeloupéens est l’un des thèmes de prédilection de l’ensemble de son oeuvre, qu’il décline dans toute sa complexité, chaque nouveau récit étant pour lui une expérimentation, un défi du langage.
Un premier recueil de poésie « Au verso du silence », publié aux éditions L’Harmattan en 1984, sera suivi de « Salve et salive » (Silex, 1986) et de » Boucan de mots libres », qui recevra le prix Casa de las Americas en 1990. C’est avec « L’homme au bâton », un premier roman tragi-comique traitant avec humour du folklore antillais, publié aux éditions Gallimard en 1992, qu’il gagnera une véritable reconnaissance du public.
Il nous révèle en 2006, dans « L’ Envers du décor », une réalité plus sombre que celle vantée par les cartes postales et les guides touristiques. Son roman « Tambour-Babel », paru chez Gallimard en 1996 a été sélectionné pour les prix Goncourt et Renaudot, et son talent de nombreuses fois récompensé par l’attribution de prix littéraires.
« Le soleil pleurait » est son dernier roman, paru en 2011 aux éditions Vents d’Ailleurs. Il y rend hommage à la force vitale d’Haïti, par delà la mort.
Il a participé à de nombreux évènements littéraires à travers le monde, et certaines de ses oeuvres ont été traduites en espagnol, italien et néerlandais. Membre fondateur du Prix des Amériques Insulaires, membre du Jury du Prix RFO du livre, il siège également comme membre du jury du Prix Carbet de la Caraïbe, fondé et présidé par Édouard Glissant. Intellectuellement très présent et engagé tant au niveau artistique, qu’économique, social, et politique, il publie régulièrement des articles sur différents supports, dans la presse comme sur internet.
Ses activités littéraires et culturelles lui ont valu en 2000 d’être nommé Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres par le Ministre de la Culture et de la Francophonie, Chevalier de l’Ordre National du Mérite, et Chevalier de la Légion d’Honneur.
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