Escalvage Guadeloupe

Dans l’histoire de la Guadeloupe, l’esclavage est un stigmate qui marque encore, et marquera pendant longtemps les rapports sociaux.

L’esclavage, un fait de société qui remonte à la nuit des temps

L’esclave est un être humain qui ne peut agir à sa guise car il appartient à un autre être humain qui le fait travailler sans rémunération. L’esclavage existe sur toute la planète et depuis que l’homme s’est organisé en société c’est-à-dire quasiment depuis toujours. Nous en avons des attestations archéologiques en provenance des fouilles de Jéricho en Phénicie (8000 avant J.-C.), d’Égypte (3200 avant J.-C.), de Grèce et de Rome antique, des territoires celtes, scythes…

Les mentalités changeant, il a été progressivement aboli sans que cette abolition soit respectée partout, notamment en Mauritanie, et il a pris des formes larvées qu’on appelle l’ « esclavage moderne ». « L’Histoire de l’esclavage » de Christian Delacampagne est une mine de détails insoupçonnés.

Les esclaves de l’antiquité étaient des captifs issus de la guerre ou de la piraterie. Les enfants abandonnés devenaient esclaves et plutôt que d’êtres abandonnés certains enfants étaient vendus. Selon les civilisations c’était aussi une sanction judiciaire pour délit ou pour dette. Et, étant donné que l’enfant d’une esclave naissait esclave quel que soit le père, un véritable statut social est né ainsi que des esclaves de différentes conditions : machine humaine, travailleur municipal, gestionnaire, enseignant, médecin.

C’est une société organisée de la sorte que les Européens ont découvert en Afrique alors que la papauté avait déclaré qu’il ne fallait pas pratiquer le commerce d’êtres humains. Les hommes noirs ont été déclaré dépourvus d’humanité. De leur côté les populations caraïbes et sud-américaines, à la suite d’un long débat que l’histoire a retenu sous le nom de Controverse de Valladollid, ont obtenu le statut d’êtres humains.

L’organisation du marché triangulaire

C’est donc en Afrique que les Européens sont allés se servir lorsqu’il a été question de trouver de la main d’œuvre à moindre coût pour assurer la production de canne à sucre, de café et de cacao réclamée par la métropole, notamment en Guadeloupe.

Les Européens se rendaient sur la côte ouest de l’Afrique avec des cargaisons de marchandises à troquer. Ils cabotaient plusieurs mois de marché en marché pour remplir leur navire. Puis ils mettaient le cap sur le Nouveau-Monde avec des pauvres gens entassés pour deux mois de voyage. 15% n’arrivaient pas au bout du voyage.

Sur le Nouveau Continent les marchands d’esclaves les remettaient en forme et les exposaient de marché en marché. En Guadeloupe, une fois achetés, ils étaient frappés au fer rouge de la marque de leur nouveau propriétaire et partaient pour les habitations.



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