Gerty Archimède est née le 26 avril 1909 à Morne-à-l’Eau, et décédée à Basse-Terre le 15 août 1980. Avocate, politicienne et féministe de la première heure, elle fait figure de légende et symbolise la femme Antillaise « en défense de la Paix, de la Justice et de la Fraternité », selon les paroles de Guy Bernos, président du Cercle gerty Archimède. Elle est la première femme avocate et Députée des Antilles.
Fille aînée d’une famille de cinq enfants, son père Justin Archimède, artisan boulanger et militant politique, contribue à lui donner une éducation exceptionnelle, dans un contexte social où la majorité de la population travaille alors dans le secteur de la canne à sucre. Il sera maire de Morne-à-l’Eau pendant 6 ans, et la jeune Gerty suivra de près ses activités, tout en réalisant le cursus scolaire le plus complet pour une jeune fille à cette époque.
Après l’obtention de son Baccalauréat, elle travaille à la Banque de Guadeloupe pour financer ses études de droit, qu’elle entreprend en Martinique et termine à Paris, à la Sorbonne. Sa licence réussie, elle devient en 1939, la première femme inscrite au Barreau de la Guadeloupe.
Sa culture, sa passion pour la littérature et la philosophie, son immense talent oratoire, l’aideront à s’imposer dans un milieu judiciaire jusqu’alors exclusivement masculin. On fera de toutes parts appel à elle pour sa popularité et ses capacités de défenseur.
Elle sera désignée à 3 reprises Bâtonnier de l’Ordre de la Guadeloupe, charge qu’elle occupera de 1967 à 1970.
En 1945, le droit de vote étant reconnu aux femmes, elle embrasse la carrière politique, est élue Conseillère Générale sur la liste d’entente Social-communiste, puis Députée en tant que membre du groupe PCF, pour lequel elle siégera du 10 novembre 1946 au 17 avril 1951.
Elle adhère formellement au Parti Communiste Français en 1948, qui la choisit comme représentante, et lui confie de nombreuses conférences à travers le monde.
Durant ses mandats politiques, elle déploie de constants efforts pour l’application de la sécurité Sociale, l’accès à la retraite des femmes de Guadeloupe, l’égalité de droits entre les Antilles et la Métropole. Elle s’adressera régulièrement au peuple guadeloupéen, pour solliciciter son appui dans sa lutte contre le colonialisme.
En 1952 elle réintègre le Barreau, et se spécialise dans la défense des petits clients et des travailleurs humiliés. parallèlement, elle est Élue adjointe au Maire de Basse-Terre, Élie Chauferein, qu’elle remplacera finalement jusqu’en 1956.
Très active au sein du féminisme, elle est responsable de la création de la fédération de l' »Union des Femmes Françaises », qui prendra par la suite le nom d’ « Union des Femmes Guadeloupénnes ».
Alain Fox en fait l’une des deux héroïnes de son oeuvre théâtrale « Pas de prison pour le vent », qui met en scène sa rencontre en 1970 avec Angela Davis; elle fut en effet l’organisatrice des comités de soutien à la jeune femme, condamnée à mort par les tribunaux californiens.
Du 17 au 18 mai 1980, elle préside le 7e Congrès du Parti Communiste Guadeloupéen, qui sera sa dernière apparition publique. Elle décède brusquement 3 mois plus tard dans sa maison de Basse-Terre.
Sa maison natale de Morne-à-l’Eau a récemment été labellisée « Maison des Illustres » par le Ministère de la culture, et accueille un musée retraçant sa carrère et ses combats; un bronze lui est consacré sur le boulevard maritime de Basse-terre, ainsi qu’une rue du XIIe arrondissement de Paris.
Lucie Julia est l’auteur d’une biographie de cette personnalité exceptionnelle et volontaire, « Gerty Archimède, fleur et perle de Guadeloupe », parue aux éditions Jasor en mars 2000.
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