Henry Sidambarom est né le 5 juillet 1863 à Capesterre-Belle-Eau, où il décèdera le 15 septembre 1952. Humaniste et charismatique homme politique guadeloupéen d’origine indienne, il s’est fait connaître pour son rôle prédominant dans la reconnaissance des droits civiques des indiens et de leur descendance née en Guadeloupe, et pour son combat pour leur acquisition de la nationalité française.
Après l’abolition de l’esclavage en 1948, une importante immigration indienne est introduite en Guadeloupe par les colons européens pour le travail de la canne à sucre, et restera longtemps considérée comme une population étrangère de citoyenneté britannique. C’est dans ce contexte que naît Henry Sidambarom, fils de Joseph Sidambarom originaire du pays Tamoul en Inde du Sud, et exploitant de canne à sucre débarqué à Pointe-à-Pitre en quête d’un possible Eldorado.
Scolarisé très tôt, il se révèle être d’une brillante intelligence, et intègre dès l’âge de 7 ans l’Institution des Frères de Ploërmel, dont il devient rapidement un élève hors-série. Il abandonne ses études à 17 ans pour rejoindre son père, profondément ébranlé par la mort de sa mère.
Il entre alors dans l’administration, en tant que Commis au Bureau Central de l’Immigration de Capesterre, avant d´élire domicile à Pointe-à-Pitre où il reprend la direction d’une importante maison de commerce.
En 1882 il épouse Juliette Narembin, indienne née également à Capesterre; leur union donnera naissance à 7 enfants.
Initié à la Franc-Maçonnerie en 1883 par la Loge des Disciples d’Hiram de Pointe-à-Pitre, il démontre un vif intérêt pour la politique, s’inscrit au parti socialiste fondé par Hegesippe Légitimus en Guadeloupe, et collabore au journal « La Vérité » en tant que journaliste.
En 1897 il est élu aux élections municipales sur la liste de Charles Dänae. Malgré sa participation remarquée au sein du Conseil Municipal, il aspire à l’indépendance et refuse de se présenter aux élections cantonales.
Il retourne en 1899 dans sa commune natale pour y construire sa maison, et y ouvrir une épicerie ainsi qu’un négoce de matériaux de construction. Tête de liste aux élections municipales de Capesterre en 1904, il y fait inscrire la population indienne sur les listes électorales, créant un précédent historique. Cette décision sera contestée par le Gouvernement de Guadeloupe, et Henry Sidambarom ne parviendra pas à occuper le poste de Maire, pour lequel il avait été désigné.
Révolté par cette trahison politique, il présente sa démission et devient Président de la Ligue des Droits de l’Homme et du Citoyen . Une longue lutte contre l’administration Coloniale, qui nie ses droits électoraux et ceux de ses compatriotes d’origine indienne, s’engage alors. Il prend la cause en main au cours d’un procès qui durera 20 ans, connu sous le nom de « Procès politique »; celui-ci culmine en 1923 par la reconnaissance officielle de la nationalité française aux indiens de Guadeloupe et à leurs descendants.
Au cours du procès, il reprochera à la République d’instituer des distinctions entre ses citoyens, et d’oublier sa devise de « Liberté Égalité Fraternité ».
Juriste qualifié, il est nommé en 1948 Juge de Paix de Capesterre. Une motion est votée en 1948, demandant que lui soit décernée la Légion d’Honneur, qu’il ne recevra pourtant pas avant son décès, en 1952.
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