Joseph Bologne de Saint-George

Joseph Bologne de Saint-George, plus connu sous son pseudonyme de « Chevalier de Saint-George » , est né le 25 décembre 1745 en Guadeloupe et décédé le 12 juin 1799 Paris. Né d’une mère esclave et d’un colon blanc que l’on suppose être Georges de Bologne Saint-George, malgré certaines controverses líées à l’absence de trace écrite. Son extraordinaire parcours, son engagement dans les valeurs citoyennes de la Révolution Française, autant que ses multiples talents d’escrimeur, militaire, violoniste, compositeur et chef d’orchestre, ont fait de lui une figure emblématique et quasi légendaire de l’émancipation et des milieux abolitionnistes des Lumières.

Amené très jeune en France et protégé par sa famille paternelle, il y reçoit une éducation aristocratique et mène l’existence d’un affranchi et d’un homme libre. À l’âge de 13 ans, il entre en pension chez Nicolas Texier de la Boëssière, homme de lettres et homme politique, qui deviendra son père spirituel tout autant que son maître d’armes. Il le préparera au métier d’officier et fera de lui l’un des fleurettistes les plus exceptionnels de son temps. Les chroniques et gravures nous ont laissé de nombreux témoignages de ses prouesses, tel le fameux assaut contre la Chevalière d’Éon.

Bien que parfaitement intégré à la société parisienne, il n’est pas sans ressentir les préjugés raciaux liés à sa condition de métisse, alors même que les sujets coloniaux et l’esclavage sont au coeur des débats du 18 e siècle. C’est très certainement influencé par son environnement culturel et politique, qu’il fera le choix de son initiation en loge maçonnique, à l’âge adulte.

En 1761 il est admis dans les Mousquetaires, corps des Gendarmes de la Garde du Roi. Le 10 mai 1763, Georges de Bologne lui achète une charge de « Conseiller du Roy », qui lui donne droit au titre d’Écuyer et l’autorise ultérieurement à porter celui de Chevalier.

De formation musicale poussée, il prend en 1769 le poste de premier violon au sein de l’orchestre du « Concert d’Amateurs », sous la direction de François Joseph Grossec, qu’il remplacera ensuite en tant que chef d’orchestre, jusqu’en mars 1779. Puis il se voit successivement confier la direction du « Concert Spirituel » et celle de la « Société Olympique », fondation du Grand Orient de France. Homme de cour, il est admis au Palais Royal au service de la famille d’Orléans. Certains auteurs vont jusqu’à lui attribuer le rôle de Maître de Musique de la reine Marie Antoinette.
Contemporain de Mozart et musicien atypique, il laissera des sonates, des symphonies et des concertos, et s’essayera à l’écriture théâtrale et à l’opéra.

Au début de la Révolution Française il séjourne en Angleterre, avant de s’enrôler dans la Garde Nationale en tant que Capitaine. La monarchie étant abolie le 21 septembre 1792, il crée et prend la tête comme colonel de « La Légion Franche des Américains du Midi », 13e régiment de chasseurs à cheval, en partie composée de descendants africains. Sous ses ordres, se trouve Alexandre Dumas père, futur Général de la Révolution. Durant la Terreur, au cours d’un épisode connu comme « l’affaire Dumouriez », il est suspecté de sympathies royalistes, arrêté puis libéré au bout d’un an de détention, échappant de peu à l´échafaud. Il est révoqué de ses fonctions le 5 octobre 1795, victime d’une loi visant à épurer l’armée de ses officiers royalistes. Privé de ses revenus par les évènements politiques, il retourne à la vie civile et meurt quatre ans plus tard dans le dénuement. Sa mort est toutefois honorée, et ses mérites sont salués par la presse de l’époque.

Ses biographes sont nombreux, son nom et ses exploits apparaissent dans plusieurs ouvrages de Balzac, mais l’on peut considérer Roger de Beauvoir comme l’inventeur de la « saga Saint-Georgienne » au 19e siècle, avec « Le Chevalier de Saint-Georges » en 4 volumes, paru en 1840.
Quantité d’hommages culturels lui sont régulièrement rendus, tant au sein de la communauté musicale que parmi celle des escrimeurs.



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