Le madras, symbole de la Guadeloupe, est un tissu originaire de la ville du même nom en Inde, celle qui aujourd’hui a été renommée Chennai. À l’origine, il était fait de fibres de bananier. Puis des fibres de coton y ont été mêlées pour devenir par la suite son unique composant. Avec ses fils floches de couleurs vives, il se différenciait du mouchoir qui était fait de fils tors provenant d’Angleterre aux tons plus discrets.
À noter que le tissu quadrillé fabriqué à l’origine spécifiquement pour y découper des carrés de tissu destinés à se moucher était employé à d’autres usages. Les grandes dimensions qu’on lui donnait rendaient particulièrement difficile de différencier un mouchoir d’un foulard. On appelait donc mouchoir un carré de tissu dont on se servait de coiffe, de châle, de cravate, de ceinture, de baluchon…
Le tissus de Madras a été importé à la Guadeloupe par les Indiens qui, en même temps que de nombreux annamites, sont venus après l’abolition de l’esclavage pour remplacer la main d’œuvre gratuite.
Ce tissu aux origines lointaines est devenu le symbole des Antilles depuis que les élégantes l’ont choisi pour leur habillement.
La robe guadeloupéenne traditionnelle de tous les jours est blanche ornée de dentelles et de broderies réalisées et disposée selon plusieurs modèles : empire, bourgeoise, maman-poule, princesse… Elle est égayée par un foulard de madras autour des hanches et un sur la tête.
La robe des jours de fête est une robe longue dont la traîne se retrousse pour s’attacher sur le côté à la ceinture. De la sorte elle laisse admirer un jupon brodé et bordé de dentelle. Même si elle peut être en tissu imprimé, parfois même de soie, elle est le plus souvent en madras.
L’une ou l’autre de ces tenues est complétée par une coiffe faite d’un carré de madras noué, typique de la Guadeloupe et reconnue dans le monde entier : la « têt ». On les surnomme : chaudière, cocotte ou casserole selon leur forme qui permet de reconnaître l’île dont provient la femme qui la porte et le message galant qu’elle veut faire passer : si une pointe dépasse (têt un bout), son cœur est à prendre, si deux pointes dépassent (têt deux bouts) elle est engagée et si ce sont trois pointes qui dépassent (têt trois bouts) elle est mariée. Quant à la « têt quat bouts » elle signifie « tentez votre chance ».
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