Marceline Desbordes-Valmore

Marceline DESBORDES VALMORE est née à Douai le 20 juin 1789, et décédée à Paris le 28 juillet 1859.
Considérée comme la première poétesse romantique, elle est renommée pour son introduction des vers impairs dans la littérature française. Sa vie aux dramatiques et multiples rebondissements lui a parfois valu  le surnom de « Notre-dame des pleurs ».

Fille d’un peintre en armoiries ruiné par la révolution puis devenu tenancier de cabaret à Douai, elle se voit contrainte d’embarquer avec sa mère pour la Guadeloupe en 1801, en quête d’une aide financière familiale. C’est une île en proie à la révolte qui les accueillera, et la mère de Marceline mourra en 1803 lors d’une épidémie de fièvre jaune. La jeune fille retourne alors auprès de son père à Douai, à l´âge de 16 ans, et de façon parfaitement autodidacte, deviendra comédienne, chanteuse et cantatrice. C’est durant sa carrière théâtrale, qu’elle se liera d’une amitié indéfectible avec Mademoiselle Mars.

Elle joue dans les plus grands théâtres de l’époque, à Douai, Lille, Rouen, Paris, et se produit en tant que cantatrice à l’Odéon, au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, notamment dans « le Barbier de Séville » de Beaumarchais, où elle tient le rôle de Rosine.

De 1808 à 1810, elle entretient une tumultueuse liaison avec Henri de Latouche, comédien et écrivain, qui ne cessera jamais réllement et aura pour fruit d’abondants échanges épistolaires durant trente ans. De leur relation naîtra un fils, décédé à l’âge de 5 ans. En 1817, elle épouse l’acteur Prosper Lanchantin dit Valmore, dont la malheureuse carrière les poussera à mener une existance itinérante et difficile. Quatre enfants naîtront de ce mariage, mais un seul survivra, Hyppolyte Valmore.

Surtout réputée pour sa poésie d’Avant-garde, elle est citée de façon consensuelle comme l’un des précurseurs de Rimbaud, Verlaine, et plus généralement de la poésie moderne. Elle tient un rôle majeur dans l’évolution de l´écriture par ses inventions rythmiques, comme le vers de onze syllabes.
Peu aisée, elle écrit dans un premier temps par nécessité économique. Un premier recueil de poèmes est publié en 1819, « Élégies et romances », grâce auquel lui sont ouvertes les portes de journaux comme « journal des dames et des modes », »Observateur des modes » ou « La Muse française » .
Après la parution d’ « Élégies et poésies nouvelles » en 1824, elle cesse toute activité théâtrale pour se consacrer entièrement à l’écriture. Ces publications seront suivies d’autres recueils poétiques comme « Les pleurs » en 1833, « Pauvres fleurs » en 1839, « Bouquets et prières » en 1843. Elle est également l’auteur d’un roman autobiographique en 1833, « L’atelier d’un peintre », ainsi que de nouvelles et contes pour enfants en vers et en prose.

Son oeuvre, remarquée par Louis-Philippe 1er lui vaut l’attribution d’une Pension Royale et plusieurs distinctions académiques. Ses vers, inspirés par la vie des gens simples, l’amour ou la mort, reçoivent les éloges d’Honoré de Balzac, Sainte-Beuve et Baudelaire. De nombreux musiciens, aussi divers que César Franck ou Julien Clerc, se sont intéressés à sa poésie au fil du temps. Elle-même, met en musique de son vivant certains de ses poèmes, comme « L’Alouette ». De nombreux auteurs lui ont dédié des biographies, parmi lesquels Stefan Zweig et Robert Sabatier.

Elle symbolise la difficulté et le combat d’une femme pour la reconnaissance artistique.



Vous aimez Marceline Desbordes-Valmore ? Recommandez-le à vos amis par e-mail, sur facebook, sur twitter.