Patrice Flora Praxo est née le 24 Novembre 1966 aux Abymes, en Guadeloupe. La nécessité lui fait quitter sa terre natale pour la métropole en 1976 à l’âge de neuf ans, afin de rejoindre ses soeurs aux Mureaux, en banlieue parisienne. Sa première expérience de la métropole s’avère difficile, elle se remet difficilement de l’arrachement, du déchirement. Chargée de s’occuper de ses jeunes neveux et nièces, les responsabilités qui lui sont confiées sont trop lourdes à assumer et incompatibles avec son jeune âge; c’est sur sa propre demande, qu’elle obtient en 1981 d’être prise en charge par la DASS jusqu’à sa majorité.
Elle se forme ensuite à l’école d’Art de la Paris American Academy, puis prépare le concours d’entrée au conservatoire avec Bakary Sangaré, auquel elle échoue de peu. Elle embrasse néanmoins la carrière d’actrice à laquelle elle se destine, avant de devenir également photographe, puis peintre.
Elle obtient son premier rôle en 1986 à l’âge de 19 ans dans un téléfilm : « Azizah, la fille du fleuve » de Niamkoko, dans lequel elle joue le personnage d’une africaine . Il sera suivi de plusieurs autres films et séries télévisées : »Les coeurs brûlés » en 1992, « Le juge est une femme », « Deux flics » en 1998, et plus récemment, en 2009, « Le Diable noir », documentaire-fiction de Claude Ribbe.
Au cinéma, on la voit apparaître dans le rôle de Mariam aux côtés de Nicolas cage pour « Le Raccourci » de Giuliano Montaldo, et travailler avec l’acteur Tchéky Karyo sur « Atlantide » de Bob Swain en 1992. Sur son parcours d’actrice, elle croise la route d’ importants réalisateurs, dans des registres aussi variés que « Le Roi Lear » de Jean Luc Godard, « Vanille Fraise », comédie de Gérard Oury, « Le Bal des Casses-pieds » d’Yves Robert, « Adultère Mode d’emploi » de Christine Pascal, Les Fleurs du mal, de Jean-Pierre Rawson d’après Baudelaire (1991), et Black Dju de Pol Cruchten.
En tant que photographe, elle se spécialise essentiellement dans les portraits de personnalités, d’écrivains et de penseurs, comme Albert Cossery, Gonzague Saint-Bris, Isabelle Sorrente.
Sa rencontre avec l’oeuvre du peintre croate Zoran Music, va l’influencer fortement et marquer un tournant dans son orientation professionnelle. La peinture prend progressivement pour elle une importance croissante, et l’amène à ralentir son activité cinématographique.
Sa recherche picturale, à la limite de l’abstraction, est imprégnée de sa quête et sa réflexion sur ses origines, les rapports difficiles de la communauté Antillaise à l’Afrique, l’exil, la barbarie, l’anéantissement. La série « Traces » est l’aboutissement de plus de quatre années d’un travail, qu’elle conçoit comme la réparation de sa propre souffrance.
Elle réalise en 2007 une importante première exposition sur la mémoire de l’esclavage, présentée par la Galerie Agnès Dutko,à Paris rue Bonaparte. Le catalogue est préfacé par le poète Édouard Glissant, qui qualifie ses toiles de tragiques et belles. En 2010, elle expose à Ozoir la Ferrière pour la seconde fois.
Depuis de nombreuses années la compagne de l’auteur-compositeur, interprète, et écrivain français Yves Simon, il lui a dédié certains de ses titres sur l’album « Rumeurs ».
Vous aimez Patrice-Flora Praxo ? Recommandez-le à vos amis par e-mail, sur facebook, sur twitter.